L’Eldorado du Coton
Quelle étonnante idée que de vouloir transformer une fibre exotique au fond d’une vallée des Hautes Vosges.
Après la révolution de 1789 et les débuts de la République, l’historien amateur Bertrand Claudel vous conte en texte et en images, une autre révolution, cette fois industrielle, technologique et sociétale.
Au début du XIX ème siècle, les principales activités des populations locales étaient liées à l’agriculture et au bois. Quelques productions de textiles existaient, mais elles restaient très artisanales. Les moulins étaient nombreux, mais le grain à moudre était rare. Un transfert de technologie anglaise, un lieu propice, de jeunes entrepreneurs éclairés, soutenus par les gens besogneux de la montagne, vont tout changer.
En précurseurs, les frères Géhin et Valdenaire créent en 1825, une filature de coton actionnée par la rivière de la Moselotte. Des paysans deviennent ouvriers, la mécanisation permet une production exponentielle des toiles de coton et les manufactures cotonnières se multiplient. Le récit esquisse ensuite le portrait d’une femme d’affaires sous le Second Empire ; une réussite économique exceptionnelle, des drames personnels, jusqu’à la construction d’un surprenant Versailles vosgien. Ce sont aussi les débuts d’un talentueux employé devenu directeur industriel ; un cotonnier républicain dont l’influence dépassera largement son village d’adoption. Enfin, les mutations énergétiques de cette industrie naissante constituent un des fils de chaîne sur lesquels se tisse la trame du livre : du métier à tisser à bras, au moteur hydraulique, en passant par les machines à vapeur, pour finir par le patrimoine touristique et nos rapports actuels à l’énergie.
Il y a 200 ans, se posaient déjà des questions de travail, de techniques et d’intégration à l’environnement. Certaines réponses données à Saulxures au début du XIX ème siècle font exemples. Avec le coton, les vosgiens tenaient un filon.
